Félix Madouas est né le 25 décembre 1916 à Nantes.
Tailleur de métier, il a participé à la « drôle de guerre » au sein de l'artillerie française, puis été fait prisonnier. Le journal de guerre dont il est question ici a été très vraisemblablement rédigé au cours de sa captivité.
Il se distinguera plus tard par son activité au sein des associations nantaises d'anciens prisonniers de guerre, et son action syndicale (délégué CFDT des grands magasins de Nantes -- les magasins Decré --, il fut élu conseiller des prud'hommes).
Ses capacités ayant fortement diminuées, il a cessé toute activité associative et syndicale au milieu des années 80.
Très affecté par la mort de sa femme survenue en 1997, il s'est coupé du monde en attendant sa propre délivrance.
Il est décédé en avril 2002.
Découvert après le décès de mon grand-père, un cahier à couverture noire, format 16x22, petits carreaux.
Deux textes y sont juxtaposés : initialement, il s'agit de cours de couture (mon grand-père était tailleur) ; certaines pages ne comportant que des titres. Il est fait de nombreuses références à des figures, ou à des patrons, mais le cahier en est vide. Au moins deux feuillets ont été déchirés, proprement, à la règle, mais sans rompre la continuité de ce premier texte -- on peut en déduire que ces manques sont contemporains à cette première série d'écriture --. Parallèlement à ces cours chaque espace est rempli d'une écriture fine, les chapitres simplement indiqués par un retrait, rarement par un saut de ligne.
Pas de titres, hormis l'initial, la mention de la fin de l'année 1944 et « 1945 », précédé d'une enluminure masquant le titre initial de la page (le cours de couture).
Mes cousines ont, le plus fidèlement possible, transcrit le texte (les omissions sont corrigées entre parenthèses, les noms de lieux ont été contrôlés, le parcours reconstitué sur carte). Je tâcherai lors d'une prochaine visite de contrôler la cohérence du tapuscrit et de l'original, mais mon « travail » se borne pour l'instant à la saisie du texte (OCR puis correction) et sa mise en ligne.
Je ne suis pas le détenteur exclusif des droits de ce document, donc pas en mesure d'en autoriser la reproduction à-priori.
Et ici la transcription du cahier (environ 9600 mots)